Retour à Rio : quand le Programme des Nations-Unis pour l’Environnement lançait une campagne de sensibilisation aux transports partagés !

Cette campagne s’adressant aux Européens adoptait un slogan simple mais efficace : Voyageons ensemble pour la planète !

A travers cette invitation, inscrite au coeur du programme Green Up, il s’agissait, via une application ludique sur Facebook, de monter à bord d’un véhicule virtuel, et d’y inviter ses amis pour un voyage entouré de tous les Européens, afin de promouvoir les modes de transports collectifs. A la clef, des voyages gratuits en train, en bus etc à travers toute l’Europe.

Voyager avec d’autres, tel était le message de cette campagne aux partenaires économiques venant de tous les pays et de tous les secteurs du transport collectif, entre autres des sociétés publiques d’exploitation des chemins de fer (SNCF, Deutsche Bahn, Infrabel, NSB, UIC…), et toutes les plateformes européennes de carpooling.com (mitfahrgelegenheit.de pour sa version allemande)…

Le programme rapporte sur son site qu’entre 2008 et 2011, les européens qui ont partagé leur véhicule via les initiatives de covoiturage ont économisé plus de 630 000 de tonnes équivalent CO2, 324 millions de litres d’essence et 750 millions d’Euros.

L’utilisation des réseaux sociaux était centrale dans cette campagne, et monter à bord du véhicule virtuel (bus, train, voiture partagée) devait reposer sur un engagement réel à promouvoir ces types de transport collectif.

Lancée en marge de Rio + 20, cette campagne ne doit pas rester lettre morte… Continuons à partager nos moyens de transports pour freiner la dégradation de notre environnement !

Le covoiturage comme ressource des grandes villes pour lutter contre le réchauffement climatique

Les grandes capitales le savent : elles sont en partie responsable du changement climatique. Avec près de 80% de la population mondiale qui habite les villes, la circulation est l’un des émetteurs nets de Co2 sur lesquels les municipalité peuvent faire évoluer la situation. C’est pourquoi les maires de 13 capitales d’un peu partout dans le monde (Paris, Quito, Ouagadougou, Lisbonne, Mexico, Tel-Aviv, Kyoto, Johannesburg, Rio, Berlin…) ont cosigné une tribune qui sera diffusée dans chacun de ces pays, pour lutter contre le réchauffement via des politiques urbaines appropriées.

Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a ainsi précisé qu’il fallait faire des « choix courageux » et créer « une véritable organisation mondiale de l’environnement » alors que le sommet de Copenhague focalise l’attention de la communauté internationale sur les problèmes environnementaux. Le texte continue ainsi : « Décideurs de grandes collectivités, nous appelons à des choix courageux, quel que soit la complexité évidente de la situation. Grandes émettrices de gaz à effet de serre, les villes contribuent largement au changement climatique à travers le trafic routier, les activités industrielles ou encore l’éclairage public. Dire qu’il faut désormais des actes, ne suffit pas. Il faut les poser ». Les politiques de transport des grandes villes sont un des leviers possibles d’action, avec le « covoiturage, l’autopartage ».

Prenons un exemple plus précis, avec le cas de la ville d’Istanbul, a cheval entre l’Europe et l’Asie. Le covoiturage commence à prendre là-bas aussi, et la municipalité est sur le point de lancer son propre programme. Des invitations à covoiturer ont été lancées par erreur sur le site du Traffic Control Center d’Istanbul (il ne devait s’agir que d’un test interne), mais près de 100 personnes ont répondu positivement à cette sollicitation qui verra vraiment le jour le 31 décembre. Ce programme est en préparation depuis près de 6 mois et vise à favoriser l’utilisation du covoiturage le temps que le réseau de transports de la ville soit rénové. On pense que ce système devrait trouver des participants, les turcs étant habitués à partager leurs transports, les entreprises par exemple disposent souvent d’un service privé de mini-bus qui récupère les employés à certains endroits formalisés, comme un transport en commun. A tel point qu’on les appelle les « dolmus », ou « pleins », parce que les chauffeurs ne partent qu’une fois le véhicule bondé !

Autre exemple, à San Francisco, où les nombreux ponts détenus par les services publics sont à péage, mais les « carpoolers » bénéficient d’un tarif réduit (d’autant plus si ce tarif réduit est partagé entre les covoiturants !). A titre d’exemple, le passage du Bay Bridge qui traverse la baie coûte 2.50$ pour une voiture pratiquant le covoiturage contre 4 à 6$ pour un véhicule particulier « seul ». Les autorités locales ont recensé plus de 38 000 trajets quotidiens en covoiturage sur les 7 ponts de la ville, dont près de 18 000 pour le seul Bay Bridge.

Enfin, à Washington D.C, NuRide, lancé en 2004, s’est étendu jusqu’à New-York et à Houston. Le service a conquis près de 20 000 personnes, qui font environ 3,5 trajets par semaine en covoiturage. L’entreprise précise « nous avons économisé plus de 20 millions de miles de circulation des routes, et près de 900 tonnes de gaz à effet de serre ».

Source : http://www.hurriyetdailynews.com/n.php?n=car-pooling-to-combat-traffic-congestion-2009-12-10
Source : http://www.romandie.com/infos/news2/091211184850.6w1yvpas.asp
Source : http://www.treehugger.com/files/2009/12/can-carpooling-ease-istanbul-commute-bus-rider-pessimistic-view.php
Source : http://www.sfexaminer.com/local/Bay-drivers-may-face-toll-hikes-78935762.html
Source : Driving Rewards., By: A. E. S., Incentive, 10425195, Jan2007, Vol. 181, Issue 1

Conduire moins, payer moins : le principe gagnant-gagnant de l’assurance auto au kilomètre

Le sommet sur le climat de Copenhague fédère les bonnes volontés qui veulent lutter contre le réchauffement climatique et les innovateurs qui ont pensé à des systèmes capables de nous faire « économiser » du Co2 (et, accessoirement, de l’argent) de manière simple. Le Huffington Post relaye un concept fort intéressant, celui de l’assurance automobile basée sur le nombre de kilomètres parcourus.

Plutôt que de conserver un système d’assurance qui ne prend pas en compte le rythme de conduite de ses clients (que vous rouliez 1 ou 1 000km par mois, vous payerez toujours le même prix), les Américains ont mis en place dans quelques Etats le système P.A.Y.D, pour « Pay as you drive » (payez ce que vous roulez). L’avantage ? Une économie moyenne de 270$ par véhicule assuré selon Brookings Institution. Si ce système était déployé dans tous les Etats-Unis, ce seraient près de 100 millions de tonnes de Co2 qui seraient économisés, soit 2% de leurs émissions, et près de 50 milliards de dollars par an d’économie de gestion du trafic (moins d’accident) et de problèmes de santé liés à l’automobile (maladies respiratoires). Les assureurs commencent donc à comprendre qu’il leur faut mieux prévenir, par ce type d’initiative, que guérir, le secteur a perdu près de 200 milliards de dollars en 2008 dont 40 milliards pour des catastrophes naturelles imputables en partie au réchauffement climatique (les cyclones Ike et Gustav).

Les économies pour un particulier peuvent aller jusqu’à 60% par rapport au coût d’une assurance « classique ». Au Texas, MileMeter propose même des forfaits d’assurance au kilomètre, avec des offres de 1 000 à 6 000 miles pour commencer, et la possibilité de racheter des miles « assurés », le consommateur, lui, y économise de 25 à 75% sur son assurance. Chris Gay, le fondateur de MileMeter, explique pourquoi il s’est lancé dans l’aventure : « Les assurances auto traditionnelles sont sclérosées. Plus de la moitié des services sont sur-facturés et mal « assurés ». Pourquoi ceux qui conduisent moins, parce qu’ils prennent les transport en commun, qu’ils pratiquent le covoiturage, devraient-ils payer le même prix que le reste des conducteurs ? »

Et le « rouler moins » veut aussi signifier un « rouler mieux », notamment en prenant les transports en commun ou en faisant du covoiturage ou de l’autopartage, des phénomènes de plus en plus à la mode, notamment grâce aux nouvelles technologies de l’information (le covoiturage dynamique, par exemple).

Sources :

http://www.huffingtonpost.com/mindy-s-lubber/drive-less-pay-less-win-w_b_391373.html
http://www.ceres.org/Page.aspx?pid=1065